Le texte qui suit est inspiré d’un extrait de la thèse ‘Parcours historiques, artistiques et humains de la littérature musicale concentrationnaire de 1933 à 1953′ de Francesco Lotoro :
la situation générale des prisonniers de guerre
Pendant la 2° guerre mondiale, le territoire du Reich était divisé en 17 régions militaires. La gestion des prisonniers de guerre fut confié à l’Oberkommando de la Wehrmacht et aux camps d’internement militaires – Offizierslager (Oflag) pour les officiers, Stammlager (Stalag) pour les sous-officiers et soldats. Ces camps étaient numérotés selon la région militaire d’implantation et nommés selon les villes voisines. Ainsi, par exemple, le stalag III B de Fürstenberg est le 2e camp de la IIIe région militaire, en Poméranie, proche de Fürstenberg. Les stalags XVII A, B sont dans la XVII° région militaire, en Autriche.
Au contraire de sa pratique à l’égard prisonniers de guerre d’autres pays, le Reich appliquait un régime de suspension totale des droits humanitaires et militaires à l’égard des prisonniers soviétiques. Les prisonniers italiens, considérés comme hostiles après l’armistice du 8 septembre 1943, subissaient une aliénation progressive de leurs prérogatives. La plupart des Polonais subissaient également un sort en violation flagrante du régime conventionnel de Genève
Le statut de l’URSS en tant que pays non signataire de la IIIe Convention internationale de Genève a rendu complexe la gestion logistique de l’internement des soldats soviétiques. Ils ont été placés dans des baraquements éloignés d’autres quartiers de prisonniers et soumis au travail forcé dans des conditions d’esclavage, exclus des soins médicaux, enterrés dans des fosses communes et de manière anonyme. Leur taux de mortalité était très disproportionné par rapport aux standards des autres prisonniers.
Au lendemain de l’armistice entre l’Italie et les Alliés, les troupes du Reich stationnées en Italie et dans les possessions coloniales ont arrêté des centaines de milliers de soldats italiens, les transférant dans des camps sur le territoire métropolitain du Reich et en Pologne occupée. De nombreux officiers italiens ont été transférés au Stalag 367 Tschenstochau (aujourd’hui Częstochowa, Pologne), plus tard au Stalag 333 Benjaminow.
À partir du 20 septembre 1943, le Reich a déclassifié les prisonniers de guerre italiens en Italienische Militär-Internierte (internés militaires italiens, en abrégé IMI). Cette définition les soustrayait aux garanties établies par les conventions internationales à l’égard des prisonniers de guerre et les astreignait au travail forcé. Le 20 juillet 1944, les internés militaires italiens passèrent sous l’entière juridiction du Reich afin d’être employés à des activités de travail utiles à la machine de guerre. A partir du 3 août 1944, la dénomination de Zivilarbeiter fut également adoptée pour les Italiens soumis au travail forcé ; comme les Polonais capturés en 1939 et les prisonniers militaires et politiques soviétiques.
Dans le cas des prisonniers de guerre polonais, en juin 1940, les autorités allemandes ont enfreint la Convention de 1929 en privant la plupart d’entre eux de cette qualification, en les transférant dans des camps de travaux forcés et en les soumettant à un régime disciplinaire sévère. Les combattants de l’organisation de résistance paramilitaire Armia Krajowa faits prisonniers après le soulèvement de 1944, sur la base des clauses d’armistice, se sont vu reconnaître le statut juridique de prisonniers de guerre.
les musiciens dans les oflags et stalags
Quand ils n’étaient pas affectés dans des kommandos de travail ou des usines, ce qui était assez fréquent, les musiciens transférés au Stalag et à l’Oflag, sur le territoire du Reich et dans les territoires occupés, en tant que soldats appartenant à un pays belligérant, étaient généralement autorisés à pratiquer la musique et à d’autres types d’activités artistiques. Ils ont pu constituer des ensembles de chambre et symphoniques et même la mise en scène d’œuvres théâtrales.
Ils ont organisé des cycles de récitals solistes et d’ensembles divers ainsi que des saisons concerto-théâtrales allant de la musique classique à la musique contemporaine, au jazz et au cabaret. Tout ceci dans le cadre des limitations ou interdictions spécifiées par l’autorité allemande conformément aux directives générales sur l’art et la musique en vigueur dans le Reich.
Ces interdictions ont été contournées et rendues caduques en peu de temps. En vertu du régime de sédentarisation forcée dans la plupart des camps d’internement militaires du Reich, les compositeurs et instrumentistes français avaient la possibilité de consacrer du temps à la composition, à la préparation des concerts de chambre ainsi qu’aux répétitions d’orchestre et à la préparation de représentations.
En vertu des conventions internationales, les prisonniers de guerre français (1.500.000) devaient être rapatriés. Cependant, en vertu des dispositions du deuxième armistice de Compiègne, le Reich n’a pas respecté cette disposition et les a détenus pendant la durée de la guerre, négociant cependant des contingents de libération dans des « échanges » avec le régime de Vichy (travailleurs au STO, fourniture de matériels, de denrées agricoles…).
Les prisonniers de guerre avaient la possibilité d’envoyer du courrier et donc des manuscrits musicaux à leur domicile ou au siège des sociétés de droits d’auteurs. Ils pouvaient ainsi être sécurisés et même joués à l’occasion de représentations ou de concerts en solidarité avec prisonniers de guerre.
De nombreuses œuvres écrites en captivité par des prisonniers de guerre français sont des jalons de l’histoire musicale française contemporaine. Dans ces oeuvres, on ressent l’état effectif des prisonniers de guerre français, mais aussi un malaise psychologique et un sentiment d’abandon de part de la patrie à leur égard, sentiment largement partagé par la population militaire française en captivité.
Le Schleswig, une ville du nord-est du Schleswig-Holstein, était le site du Stalag XA-29 ouvert en 1940 au nord de l’Elbe. 31 600 prisonniers de guerre militaires français et soviétiques y ont été internés. Le compositeur Francesco Raphaël Biondi a écrit Je Reviendrai (Tango Chanté) sur un texte d’Henri Moreau.
L’Oflag IIB Arnswalde (aujourd’hui Choszczno, Pologne) a été ouvert en novembre 1939 pour les prisonniers de guerre polonais. Ces derniers ont été transférés plus tard et remplacés par des prisonniers de guerre français. Des bibliothèques de prisonniers de guerre polonais et français ont rassemblé 13 600 et 22 000 volumes respectivement (ces derniers fournis par le gouvernement de Vichy). Des cours de littérature, de droit, de philosophie, de sciences et d’ingénierie sont également organisés et des clubs sont créés pour les économistes, mathématiciens, hommes de lettres et juristes.
La musique instrumentale a été particulièrement pratiquée à l’Oflag IIB Arnswalde, compte tenu de la présence de pianos sur le site ainsi que de l’absence d’autres instruments de musique. Ainsi, les premiers concerts étaient principalement au piano. Fin 1940, le Français Christian Verdeau donna un récital au Block III de musique contemporaine entièrement reconstruite de mémoire étant donné l’absence des partitions. A partir de septembre 1942, Verdeau lui-même – le leader musical de l’Oflag – entreprit un cours d’histoire de la musique en 50 leçons qu’il n’acheva cependant pas.
Grâce aux envois depuis la France de matériel et d’argent pour l’achat ou la location d’instruments de musique dans l’aire métropolitaine du Reich, chaque bloc occupé par des prisonniers de guerre français a pu se procurer des partitions et des instruments en constituant de petits orchestres ou ensembles de chambre. A partir de mars 1941, ayant enfin obtenu la libre circulation parmi les Blocks des autorités allemandes, les musiciens français prisonniers de guerre forment un grand orchestre symphonique qui atteint jusqu’à 60 éléments qui produisent en l’espace d’un peu plus de deux ans 15 concerts de musique populaire française et de jazz interprétée par l’ensemble Jazz Durand.
Tant à l’Oflag IIB qu’à l’Oflag IID, les prisonniers de guerre français et polonais, ayant surmonté une phase initiale de méfiance et d’observation mutuelles, ont fraternisé en partageant partiellement l’activité artistique-musicale. Des musiciens et acteurs français et polonais ont également participé à l’activité théâtrale, des symphonies et concerts jusqu’au milieu de l’année 1942 où les autorités allemandes répartissent les groupes de prisonniers de guerre afin d’obtenir des nationalités homogènes dans leurs Oflags respectifs.
Dans l’Oflag IIB, René Marie Hilaire Thimonnier a dirigé des concerts et écrit sa Missa brevis, une cantate Hommage à Jeanne d’Arc, Héroïde funèbre et Sonate d’été pour violon et piano. Georges Flageollet orchestre une Élégie composée avant-guerre et écrit Nocturne et Triptyque. Blanchard compose Suite gasconne et Messe de joie pour une fête triste…
L’Oflag VID Münster, ouvert en février 1941, abritait des officiers de prisonniers de guerre français. Un théâtre a été installé où, entre octobre 1940 et mai 1942, ont été organisés plus de 230 spectacles. 47 différentes pièces et œuvres d’inspiration symphonique, chorale, de chambre et tzigane ont été interprétées ainsi que des performances de groupes de jazz et de musettes. A l’école de l’Oflag, ont également eu lieu des cours, des conférences et des préparations aux concours. Une vaste bibliothèque de 16 000 volumes a été constituée avec une moyenne de 600 utilisateurs quotidiens. Des expositions ont été montées sur les provinces françaises et sur la famille.
Les 18 et 19 septembre 1944, suite au parachutage des troupes alliées sur les villes néerlandaises de Nimègue et d’Arnhem, l’Oflag est liquidé et les prisonniers de guerre transférés à l’Oflag VIA Soest. En octobre 1944, l’Oflag est définitivement abandonné.
À l’Oflag, le compositeur français Robert Osmont a écrit Quatuor pour quatuor à cordes avec flûte supplémentaire et Quintette pour piano et quatuor à cordes. Osmont est mort à Toulouse en 1993.
Le Stalag IVB Mühlberg/Elbe, situé dans le Brandebourg à l’est de l’Elbe au km 48 au nord de Dresde, a été ouvert en octobre 1939 pour l’internement des prisonniers de guerre polonais. A partir de mai 1940 les rejoignent des Français (y compris les prisonniers de guerre des colonies d’Afrique), Néerlandais, Serbes. A partir de 1941 s’y ajoutent des Britanniques et du Commonwealth, Sud-Africains (après la chute des troupes alliées à Tobrouk), militaires soviétiques. A partir de 1944 on y trouve des prisonniers de guerre polonais après l’insurrection de Varsovie (y compris des femmes soldats) et des américains.
En avril 1941, le Stalag 304 (Stalag IV H) a été ouvert à Zeithain (Sachsen) nommé en 1942 Stalag IV B Zeithain – sous-camp du Stalag IVB Mühlberg / Elbe – pour l’internement des soldats soviétiques. En février 1943, il est transformé en site hospitalier Stalag IVB /H Zeithain.
Les conditions hygiéniques et humanitaires désastreuses y ont provoqué une vaste épidémie de typhus dans les rangs des prisonniers soviétiques déjà décimés par la malnutrition et la tuberculose.
A partir de septembre 1943, des internés militaires italiens malades ont été transférés. Les prisonniers de guerre britanniques ont publié des périodiques The New Times and Flywheel, The Observer, Cymro (publié par des prisonniers de guerre gallois), The Scotsman et The Scotsman Special Sports Supplement (publié par des prisonniers de guerre écossais). Le 23 avril 1945, les troupes soviétiques ont libéré le Stalag.
Au Stalag IV B Mühlberg, le compositeur et accordéoniste français Bulent Aris dit Aris a écrit la chanson Les plus Beaux Jours du 19 novembre 1941 sur un texte du parolier et éditeur français Daverdain. La chanson a été publiée en 1943 par Paul Beuscher àParis.
À Ostpreußen, au km 8,5 au nord-ouest de Preußisch Eylau (aujourd’hui Bagrationovsk, Russie), le Reich a ouvert le Stalag IA Stablack/Görken (aujourd’hui Dolgorukovo, Russie) construit à partir de prisonniers de guerre polonais, d’internés militaires belges, britanniques, français, soviétiques et italiens. La plupart des les prisonniers de guerre étaient affectés au Kommando ; le 26 janvier 1945, face à l’avancée des troupes soviétiques, le Stalag est liquidé et les prisonniers transférés sur le territoire métropolitain du Reich. Après la guerre, il est utilisé comme camp d’internement civil soviétique.
Volontaire enrôlé le 21 septembre 1939 comme officier de réserve, le compositeur Max de Foucaud est fait prisonnier et interné à l’Oflag VIA Soest, puis au Stalag VID Dortmund et enfin en mars 1941 au Stalag IA Stablack. Fin 1941 il souffre de dysenterie et de pleurésie. Il a écrit Nocturne pour piano, Nocturne pour flûte et piano, Prélude pour flûte, violoncelle et orgue ou piano, Élévation de l’esprit pour violon, violoncelle et orgue, Élévation de l’esprit pour violon et orgue, la suite pour piano Solitudes (au 2 e mouvement est écrit pour deux pianos), le poème symphonique Hantise, le 1er mouvement du Concerto Quo vadis? pour piano et orchestre (achevé après la guerre), Symphonie Mystérieuse pour orchestre.
Fin 1942, il s’évade de l’Oflag, rentre à Paris, rencontre le compositeur français de musique de film Georges van Parys avec qui il collabore à la rédaction des partitions de nombreux films d’Henri Decoin, Albert Valentin, Leo Jannon et d’autres. Il termine l’écriture des œuvres ébauchées en captivité. Fin 1943, il quitte Paris et s’installe à Chinon où il participe à la Résistance. En 1962, suite à une paralysie arthritique – séquelles de captivité – il perd partiellement l’usage de ses doigts, il décède en mars 1992.
En septembre 1939, dans le Brandebourg, le Reich ouvrit le Stalag III A Luckenwalde, 52 km au sud de Berlin, des prisonniers de guerre polonais, belges et néerlandais y furent internés, transférés plus tard dans d’autres Stalags et remplacés par 43 000 prisonniers de guerre français (dont 4 000 prisonniers de guerre des colonies en Afrique), Roumains, Serbes, Soviétiques, internés militaires italiens, prisonniers de guerre britanniques, américains et polonais (après l’Insurrection de Varsovie). En avril 1945, les gardes allemands abandonnent le site face à l’avancée des troupes soviétiques qui libèrent le Stalag le 22 avril 1945.
Au Stalag, le chef d’orchestre et compositeur français Maurice Soret, ancien chef d’orchestre de la Radio PTT-Nord, a écrit la Symphonie Rêve de France jouée au Camp en 1941. Après la guerre, Soret devient chef d’orchestre de Radio Lille. Il décède en 1961.
Entre septembre et octobre 1939, au sud de la ville de Sagan (aujourd’hui Żagań, Pologne), le Reich ouvre le Stalag VIII C pour l’internement des prisonniers de guerre polonais transférés en juin 1940 dans des camps de travaux forcés et remplacés par des prisonniers de guerre belges, néerlandais et français. A partir de 1941, des prisonniers de guerre britanniques et du Commonwealth, Polonais employés par les Britanniques et les Sud-Africains (après la chute des troupes alliées à Tobrouk), Tchèques, Grecs, Serbes, Soviétiques et Internés militaires italiens, américains et canadiens ; en 1942, une bibliothèque générale de 10 000 volumes et une bibliothèque universitaire ont été ouvertes. Début février 1945, les prisonniers de guerre britanniques et du Commonwealth ont été transférés sur le territoire métropolitain du Reich en raison de l’avancée des troupes soviétiques arrivées le 14 février 1945, le NKVD a remodulé le Stalag en prison.
A partir du 5 juillet 1940, une riche activité musicale et théâtrale francophone se développe dans le Bloc 11 et le Bloc 23 du Stalag. Les prisonniers de guerre français forment le groupe théâtral et orchestral Les Folies Saganaises – aussi appelé Fol’s Sags – sous la direction artistique de Léon Tille. Rapatrié en 1942, il s’illustre sous le nom de scène de clown Kick dans le trio de cirque Kick, Zazou et Dadar. L’orchestre est dirigé par Jean Vicherat dit Jean de Lébrijes qui écrivit de la musique ainsi que des textes poétiques et chantants pour les productions de Fol’s Sags. Parmi ses œuvres musicales la comédie en un acte Tertulia Sevillana avec l’accompagnement de trois instruments. En 1942, Jean de Lébrijes est rapatrié, remplacé dans la direction et la direction de Fol’s Sag’s par Georges Feursinger.
Fol’s Sag’s avait une équipe de 80 éléments comprenant des acteurs, chanteurs et instrumentistes professionnels et amateurs, pour ne citer que le guitariste José Ruiz, le batteur et animateur et chauffeur de salle René Ono-Dit-Biot dit Patoum. Après la guerre, celui-ci a travaillé avec Ray Ventura, Jacques Hélian et Jo Bouillon – ainsi que le xylophoniste et luthier Albert Bergerault dit Bébert. Au Stalag, il construisit un xylophone avec du matériel en bois trouvé par un officier allemand. Il est rapatrié en 1942 et s’arrange pour transférer le précieux xylophone du Stalag à sa propre maison.
Le 13 octobre 1940, l’orchestre des Fol’s Sags, qui compte parmi ses chefs Théodora Gouin et Maxime Corroënne, ancien violon solo de l’Opéra de Paris, inaugure le théâtre du Stalag et compose en peu de temps un vaste répertoire de spectacles : comédies de Georges Courteline, la comédie en un acte La Rente viagère de Gabriel d’Hervilliez, la comédie en trois actes Azaïs de Louis Verneuil, l’opéra comique en un acte à la manière de Rossini Les amours de Jean-Pierre du musicien et humoriste français Michel Maurice Levy pseudo. Bétove, Chrysanthème 41 inspiré du roman Madame Chrysanthème de Pierre Loti, la revue-vaudeville en deux actes et 16 tableaux Variétés 42.
On a même mis en scène La Griffe de Jean Sartène, typique du théâtre des effets spéciaux macabres du Grand Guignol à Paris ; mais aussi de la musique lyrique et symphonique (pour ne citer que les airs de La Bohême de G. Puccini avec des chanteurs masculins à voix de contre-ténor comme le prisonnier de guerre français Pierre Rousseaux dans le rôle de Mimi), revue, animation musicale du jazz à la musique populaire autrichienne jusqu’à la chanson française d’avant-guerre.
Les opérettes mises en scène de Fol’s Sag dont une production de La Veuve Joyeuse, une version française de l’opérette en trois actes Die lustige Witwe de Franz Lehár avec des costumes de Berlin et tournée au Stalag et à l’Arbeitskommando (rôles féminins joués par des hommes déguisés). L’un des temps forts des concerts du Fol’s Sag a été l’interprétation de la pièce de cirque Errinerung an zirkus Renz pour xylophone de Gustav Peter magistralement interprétée par Bébert et à la fin une écrasante interprétation de You Rascall You de Sam Theard.
Au Stalag, le compositeur René Beaux écrivit La Saganaise (Chant d’espoir des prisonniers) pour voix d’homme (ou chœur) et orchestre sur un texte de René Martin, qui devint bientôt l’hymne du Stalag interprété au début de chaque spectacle et repris en chœur par les spectateurs. Il écrit aussi Veillée de Noël, Evasion et La marche des Fol’s Sag sur des textes de Jean de Lébrijes. Le 16 décembre 1940, à l’hôpital du Stalag, lors du concert du Gala de la chanson française, Fol’s Sag’s Jazz (le groupe de jazz des Fol’s Sag) interprète des arrangements de Beaux et de ses nouvelles œuvres.
Dans le cadre du projet La gloire de l’esprit français consacré aux colonies françaises d’Indochine, d’Afrique et des Territoires d’outre-mer, Fol’s Sag’s a mis en scène la pièce musicale Sketch colonial de l’altiste André Serret orchestrée par Bernard Sorensen. Serret a été rapatrié en 1942. Le 21 novembre 1942 il réalise la revue de music-hall en deux actes et 18 tableaux « On r’verra », créée et mise en scène par le musicien, comédien et metteur en scène l’abbé René Lafforgue. Libéré le 8 février 1945 et de retour à Paris, Lafforgue quitte sa carrière religieuse pour poursuivre sa carrière théâtrale.